Je ne suis pas une fille très démonstrative. Pas trop avec mes proches encore moins avec les gens que je connais moins bien. Alors les embrassades, les franches accolades, les "je saute dans tes bras", très peu pour moi. Héritage de la rigueur huguenote peut-être, de l'austérité baptiste sûrement. Bon, j'assume.
M'est arrivé un truc ce midi, truc de ouf comme on dit chez wam. Je mangeais tranquilou chez mon chinois miteux. C'est pas très propre par terre dans ce restau, mais ils font de la bonne bouffe. Et ils sont très gentils. Le reste : comment, dans quelles conditions d'hygiène, avec quels produits, je ne veux pas savoir.
Bref, déjà ce restau c'est un peu limite lorsque  tu regardes autrepart que dans ton assiette. Mais en plus, j'ai dû lutter grave contre mon confort égoïste. Je m'explique. Je mangeais tranquilou quand j'ai vu un vieux avec une canne qui essayait de rentrer dans le restau. J'ai mis du temps avant de voir qu'il avait besoin d'aide. Mais je me suis levée pour lui ouvrir la porte (le problème, dans ces situations, c'est que j'ai peur que les gens se vexent alors je sais jamais s'il faut les aider ou non). Claudiquant, gras du bide, chauve. Il avait l'air super mal en point. Plus de dent, il parlait par onomatopée. Une sorte de Gollum mais en plus gros, avec des cheveux gris-un bout de crâne lisse- des cheveux gris, et un jean. Bref, THE rencontre du 3e type (même s'il n'y en avait qu'un seul- humour !)
Et puis, y a la dame du restau chinois, toute gentille, qui vient l'accueillir et qui m'explique que c'est un voisin qui vient souvent. Ils se font la bise et tout. Et là c'est le drame. Il se tourne vers moi, les bras grands ouverts, pour me faire la bise à moi aussi. Ca m'a super surprise. Mais curieusement, c'était tellement spontané que ça m'a fait bien plaisir.
En plus je ne suis pas tombée malade.
Faut vraiment que j'arrête de juger les gens à partir d' une première impression.