Je vous aurais prévenues.
Fin de l'histoire d'amour entre mon chinois et moi. J'avais trouvé un petit restau chinois sympa. J'en ai déjà parlé
là .J'ai fait plein d'efforts pour revenir là parce que les gens sont vraiment très sympas. Mais cette fois, j'ai choisi. Plus jamais, je n'irai manger là-bas.
Petit flash-back. Au départ, j'allais à un autre restau chinois, plus près de ma boîte qui était pas mauvais. Le problème, c'est que toute ma boîte allait y manger. T'as pas l'impression de faire une coupure. J'ai donc joué à l'autiste et erré ci et là pour échapper à la vue de mes collègues. Et grâce à mon super sens de l'orientation ;-) je suis tombée sur ce restau - boui-boui est le terme plus approprié - chinois ou plutôt asiatique. Enfin ... Elle est Cambodgienne et son mari Vietnamien mais ils font de la nourriture chinoise, cherche pas ... (C'est comme à Paris, la quasi-totalité des restaus japonais sont tenus par des Chinois, y a une logique dans tout ça ?)
Franchement, ces restaurateurs, ils sont supers sympas, même si je comprends pas tout ce qu'ils disent parce que leur accent est encore super fort. Mais bon, pour commander 2 nems, du riz et du boeuf aux oignons, on se comprend, après que désire le peuple ?
Et en plus, ils m'avaient adoptée en quelque sorte : ils me demandaient comment ça allait le boulot, si je retournais voir souvent ma famille, bref, c'était le bonheur. Je pouvais bien fermer les yeux sur la propreté douteuse du sol et les couverts qui étaient loin d'être lavés à l'eau chaude. Il suffisait que je me concentre exclusivement sur mon assiette sans penser aux conditions d'hygiène dans lesquelles mon plat avait été préparé, et cela faisait mon bonheur.
Aujourd'hui encore, alors que j'avais hyper envie d'aller aux WC, je me suis retenue, parce qu'il fallait passer par la cuisine. Elle est entrouverte alors on devine déjà son état. Mais je me suis dit que si je passais dedans, je n'oserai plus manger n'importe quel plat issu de cet atelier suspect .
Bref, je finissais tranquilou mon assiette. Quand soudain, sans prévenir, un petit cafard est monté sur la table. Ouhla pas très grand, de la taille de la dernière phalange de mon index, mais suffisament grand, pour me faire tourner de l'oeil. J'ai juste eu le temps de réfrener mon envie de vomir tout ce que je venais d'avaler. Mais la petite bête, la maligne, elle se dirigeait ostensiblement vers mon assiette. Je l'ai trucidée à coup d'assiette de nems. (je vous avais prévenus). J'ai posé ma serviette, ai pris mon manteau, ai continué d'arborer un sourire -figé cette fois-ci. J'ai souhaité bon WE à la dame comme d'habitude. Tout sourire, elle m'a dit "à la semaine prochaine !".
Je ne me suis pas retournée.
Si tu savais ce que certains de nos amis missionnaires découvrent chaque jour dans les cases, huttes et autres baraques où on leur fait l'honneur de les inviter à manger ! Mais c'est vrai qu'eux n'ont pas en plus à régler l'addition!